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Innover autrement : le métier de “chief culture officer”

En 2009, Grant McCracken, anthropologue canadien, dressait le portrait du chief culture officer (CCO) [1], métier émergeant des dernières vagues de crise rencontrées par les entreprises américaines. Très commentée à l’époque, son étude a posé les bases d’un métier alors inconnu, mais dont les pratiques étaient d’ores et déjà éprouvées sur le terrain par des entreprises innovantes.

Le chief culture officer, ou vice-président à la culture en français, est défini par G. McCracken comme le garant, au niveau exécutif de l’entreprise, de la bonne lecture et de la bonne interprétation des signaux sociaux et culturels qu’il détecte au profit du business et du développement de son organisation. Par culture, l’auteur précise qu’il entend non pas la culture d’entreprise mais celle du consommateur guidé dans ses choix de consommation par un ensemble de valeurs et de pratiques en constante évolution.

Dans son ouvrage, G. McCracken propose quelques exemples de réalisations de ces interprètes du sociétal : le succès du slogan Just Do It (1988) et de la campagne de pubicité Tag (2001) de Nike ont été rendus possibles par la lecture fine d’un électron libre hors de l’entreprise, Dan Wieden, alors prestataire et chief culture officer non officiel de Nike [2]. Autre exemple : l̵...