Avec État d’urgence technologique, Olivier Tesquet, journaliste, signe un nouvel ouvrage glaçant. Après son livre À la trace [1], il fait de ce pamphlet un signal d’alarme, alors que la pandémie Covid-19 est loin d’être terminée. À trop placer « la santé » (ou la sécurité) comme « la première des libertés » (p. 12), nous risquons de sombrer dans un état d’urgence technologique perpétuel qui justifie l’extension de la surveillance de masse, au détriment des vraies libertés individuelles de mouvement, d’expression, de vie privée…
Tout au long de ce bref essai, l’auteur démontre, en effet, comment la crise sanitaire est une opportunité pour les entreprises de technologies de sécurité d’étendre leur marché et de faire fructifier leur chiffre d’affaires. Les États, eux, masquent leur impréparation et leur incapacité à gouverner en durcissant les mesures sécuritaires et en expérimentant, sans plus de limites, toute sorte de dispositifs orwelliens, sous prétexte que « n...