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EDF imagine la sobriété de demain

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Dans une mini-série en six épisodes publiée par Usbek & Rica, EDF (Électricité de France) imagine le quotidien en 2070 dans un monde où les modes de vie sont organisés autour de la sobriété énergétique. Les épisodes, qui se présentent sous forme de dessin animé d’une durée de trois minutes environ, sont indépendants les uns des autres : chacun étudie une traduction concrète de la sobriété énergétique en 2070. Mi-septembre 2023, trois épisodes étaient en ligne. 

Le premier imagine une fête virtuelle : en 2070, une partie des loisirs — comme les concerts et soirées — se déroulent dans le métavers, qui s’est considérablement développé depuis les années 2020. Les années 2030 ont connu de grands mouvements de verdissement qui ont rendu les métavers moins consommateurs d’énergie. Les fêtes sont autorisées à partir de 2 heures du matin afin de ne pas surcharger le réseau et les participants doivent s’acquitter d’un billet d’entrée énergétique. On constate, dans ce scénario, le retour des groupes électrogènes qui doivent être alimentés uniquement en biocarburant. L’énergie carbonée est chère et illégale, elle fait l’objet d’un marché parallèle.

Le deuxième épisode décrit une journée dans une ferme agricole et énergétique totalement gérée par une intelligence artificielle (IA). En plus de la production agricole classique, cette ferme vend de l’électricité grâce à ses panneaux solaires. Quatre fermes énergétiques alimentent le village voisin en énergie et vendent le reste à des entreprises ayant un surplus de production. Dans ce scénario, la production agricole s’est diversifiée suite à une vague de sécheresse survenue dans les années 2040, qui a rendu la production céréalière trop risquée. Désormais, on produit de l’huile d’olive dans le Grand Est.

Le troisième épisode met en scène une fillette de 12 ans qui explique comment le « Plan territorial de 2045 » a organisé la France en biorégions. Dans ce scénario, la consommation et la production sont quasi exclusivement locales, et la vie s’organise autour des grandes villes. Autour de ces villes, vivent des communautés qui exploitent des fermes énergétiques alimentant la biorégion ; certains y vivent de façon permanente, d’autres de façon temporaire en fonction des besoins. Dans le périurbain, les services de proximité sont devenus itinérants et des hameaux temporaires sont créés en fonction de l’arrivée de migrants climatiques.

Ces minifictions imaginées par les équipes d’EDF et d’Usbek & Rica permettent de décliner la sobriété énergétique de façon concrète en termes de progrès technologiques (IA, fermes énergétiques, amélioration des méthaniseurs, développement du métavers, essor de la fusion nucléaire, etc.), mais aussi d’organisation des modes de vie : déplacements, travail, habitat, loisirs. Elles donnent à voir la sobriété énergétique sous un angle positif : dans tous les scénarios, celle-ci est adoptée suite à des choix individuels et collectifs vertueux, et non sous la contrainte. Cette démarche s’insère dans une tendance qui prend de l’ampleur et vise à rendre la frugalité désirable. Elle permet de créer des imaginaires positifs autour de l’adaptation au changement climatique.