Regard prospectif sur le bassin méditerranéen

Schéma général d’aménagement de la France, “Regard prospectif sur le bassin méditerranéen”, TRP, 41, septembre 1973, 141 p.

A l’ère des pactes coloniaux ou des préférences impériales, les frontières maritimes des pays européens – et la façade méditerranéenne de la France en était un exemple – se trouvaient au centre des espaces économiques, ainsi Marseille et Sète étaient-elles aussi près (en coût de transport) d’Alger ou de Casablanca que Lyon.
L’accession à l’indépendance des pays du Tiers-Monde a fait de cette façade française une zone frontière ; la création de la Communauté européenne, en regroupant les Six et maintenant les Neuf, a reporté les centres de gravité des décisions d’investissements et des marchés de consommation plus loin du Midi de la France que ne l’avait jamais imposé la centralisation monarchique, jacobine ou impériale ; la position excentrée du Languedoc et de la Provence s’est trouvée aggravée.
Ressentie plus ou moins consciemment par les populations – ce qui explique certaines réactions de rejet et de repliement qu’on peut souhaiter n’être qu’épidermiques -, perçue d’une manière plus lucide par les milieux responsables de l’économie, cette situation pose des problèmes qui demandent à être examinés dans une étude objective.
Les deux Comités régionaux d’expansion, Languedoc-Roussillon et ProvenceCôte d’Azur-Corse, se sont réunis avec l’appui de la Délégation à l’aménagement du territoire et l’action régionale pour tenter de poser les bases de cette étude en vue d’éclairer les orientations et les décisions qui seront prises par les Pouvoirs publics.
Cette étude a réuni, de Montpellier à Nice, la plupart des organismes et des hommes qui, professionnellement ou spontanément, se préoccupent de l’avenir régional : situation actuelle de la façade méditerranéenne française, problèmes du monde (du microcosme) méditerranéen, relations avec la Communauté économique européenne – qui appartient à la Méditerranée, comme le rappelait un mémorandum de la Commission de Bruxelles -, interactions réciproques, voilà un vaste domaine dont l’exploration n’est pas achevée.
Une première approche de l’étude a permis d’établir un inventaire assez complet, sinon exhaustif ; ces travaux ont été remarquablement résumés et synthétisés dans le texte du présent ouvrage ; que la DATAR en soit remerciée.