Journal

Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050

Analyse de rapport

fr
L’étude prospective Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050, menée par l’INRAE dans le cadre du programme prioritaire de recherche (PPR) « Cultiver et protéger autrement », a été construite en lien avec l’Alliance européenne de recherche « Towards a Chemical Pesticide-free Agriculture ». Trois scénarios, utilisant l’analyse morphologique, ont été établis dans une logique de backcasting, c’est-à-dire en tentant tous de réduire ou d’éliminer les pesticides chimiques. Ces scénarios ont été traduits dans un modèle destiné à les chiffrer.

Mora Olivier (coordinateur), Berne Jeanne-Alix, Drouet Jean-Louis et alii, Agriculture européenne sans pesticides chimiques en 2050, Paris : INRAE (Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) / Prospective, mars 2023. Voir cette publication

Pas moins de 144 experts européens et représentants des parties prenantes (associations professionnelles, agriculteurs, collectivités locales…) ont été associés au processus. Cette prospective a pour ambition d’éclairer des démarches en rupture avec les pratiques habituelles, dans le but de construire des systèmes agricoles innovants et sans pesticides. Ceci en partant du constat que les politiques publiques européennes visant à atteindre l’objectif d’une baisse de 50 % du recours aux pesticides à l’horizon 2030, n’ont eu qu’un effet très limité, jusqu’à présent, pour réduire l’usage des pesticides chimiques en agriculture.

Trois stratégies de protection des cultures ont été élaborées pour se passer des pesticides chimiques :

  • renforcer l’immunité des plantes, soit directement par des biostimulants ou la sélection variétale, soit indirectement grâce aux interactions avec le microbiote du sol, soit avec d’autres cultures, les plantes de services ;
  • gérer les interactions plante-microbiote [1] du sol, par exemple en inoculant des micro-organismes et en jouant sur la sélection variétale ;
  • augmenter la biodiversité et l’agrobiodiversité à tous les niveaux, de la parcelle au paysage afin de concevoir des paysages complexes et diversifiés adaptés aux conditions locales et à leur évolution.
...