Encore davantage que le prétendu « déficit démocratique », le déficit social de la construction européenne a fait l’objet de nombreux ouvrages, souvent partisans, qui ont trouvé commode de dénoncer l’« Europe ultralibérale », comme Georges Marchais avait dénoncé « l’Europe du grand capital », parce qu’ils étaient en fait hostiles à la construction européenne. Pourtant, les europhobes britanniques font la critique inverse, en lui reprochant son prétendu excès de dirigisme. Dans un cas comme dans l’autre, l’important est de démolir le projet européen.
Ce n’est pas un reproche que l’on pourra adresser au livre de Philippe Pochet, qui présente une analyse très documentée, bien argumentée et parfaitement honnête des forces et des faiblesses des politiques européennes dans ce domaine. En effet, dans l’incontestable déficit social qui caractérise le monde actuel, il n’est pas facile d’isoler la part qui revient à la construction européenne. L’auteur mon...