Un consensus prévaut parmi les spécialistes de la Chine, selon lequel le géant asiatique, plus de 35 ans après les réformes lancées par Deng Xiaoping en décembre 1978, se situe à la croisée des chemins.
Le diagnostic est partagé par les dirigeants chinois eux-mêmes. Déjà, en 2007, le Premier ministre d’alors, Wen Jiabao, avait décrit l’économie chinoise comme « instable, déséquilibrée, non coordonnée et, en définitive, non soutenable ». En novembre 2013, le document publié à l’issue du troisième plénum du XVIIIe Comité central du parti communiste chinois (PCC) détaillait une liste de plus de 300 réformes destinées à répondre aux problèmes rencontrés par la Chine dans un grand nombre de domaines [1]. Éminent spécialiste de la Chine, professeur à l’université George Washington, David Shambaugh [2] considère également que la Chine est à la croisée des chemins. Dans un document publié par la Brookings Institution, il recense et analyse 10 défis majeurs qui doivent être relevés par le gouvernement chinois.
Défi 1 : les réformes économiques
Elles constituent de loin le défi le plus ardu et font intervenir de façon complexe plusieurs éléments essentiels parmi lesquels :
– la transition d’un modèle macroéconomique axé sur l’investissement national et les exportations vers un nouveau modèle axé sur la consommation interne, l’innovation et le développement de l’économie de la connaissance ;
– la réforme des entreprises d’État et la réduction de leurs monopoles sur de nombreux secteurs de l’économie chinoise ;
– la levée des restrictions attachées au permis de résidence (hukou) et la création d’un véritable marché national du travail ;
– la libéralisation du secteur financier ;
– la réforme fiscale ;
– la poursuite de l&rs...