L’industrie est morte, vive l’industrie ? Si l’on en croit Chris Anderson, spécialiste de l’économie numérique et auteur de la théorie de la longue traîne, l’industrie serait à l’aube d’une nouvelle révolution, grâce à l’essor de la microproduction. Dans son dernier livre, Makers (producteurs) [1], il rappelle comment le Web a permis de démocratiser la production de contenu par les individus (textes, musique, vidéo…) et ainsi de donner lieu à une « longue traîne des bits ». Or, selon lui, cette démocratisation permise par le Web est en train de s’étendre à la production de biens, donnant naissance à une « longue traîne des choses ». En effet, Internet permet aux producteurs de saisir une « demande diffuse » pour un bien, c’est-à-dire de rassembler des individus parfois très éloignés géographiquement et ainsi de rendre rentable une production qui n’aurait jamais pu l’être sur un marché physiqu...