Sept ans après le début de la crise économique, une récente étude de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) révèle des transformations majeures dans les pratiques de consommation des Français.

Toujours plus de contraintes
Le pouvoir d’achat des Français [1] n’a augmenté de que de 0,5 % par an depuis 2008, contre 2,3 % par an entre 2001 et 2007. Le taux d’épargne a diminué d’environ un point depuis 2008, pour atteindre 15 % du revenu des ménages, une baisse insuffisante pour dynamiser la consommation. En conséquence, alors que cette dernière a augmenté de 2,2 % par an en moyenne entre 2001 et 2007, depuis elle ne croît plus que de 0,5 % par an. Depuis 2008, la dépense de consommation par unité de consommation a diminué tous les ans sauf en 2010 et 2014, ce qui ne s’était jamais produit depuis 1960.

La consommation est aussi contrainte par la hausse des dépenses « préengagées » des ménages, qui ont doublé en 60 ans, et représentent en moyenne 33 % de la consommation totale [2]. Depuis 2008, ces dépenses augmentent plus vite que le reste de la consommation, principalement celles liées au logement. Celui-ci représente à lui seul un quart des dépenses des ménages français, contre 10 % en 1960. Ceci s’explique par trois facteurs principaux : la recherche de confort, la baisse du nombre moyen de personnes par ménage (hausse des séparations et vieillissement de la population) et l’augmentation des prix des loyers. Cette moyenne dissimule évidemment des inégalités croissantes entre les ménages, comme l’a confirmé la dernière vague de l’enquête Budget des familles de l’INSEE[3].
Toujours plus d’arbitrages
En réponse à ces contraintes budgétaires, les ménages français effectuent de plus en plus d’arbitrages dans leurs dépenses. Certains postes sont épargnés : c’est le cas du logement, donc,...