L’Europe sociale a longtemps été qualifiée de « parent pauvre » de la construction européenne. « Les citoyens européens ont l’image d’une Europe qui s’attaque aux droits des travailleurs et qui est subordonnée à l’Europe des marchés », a ainsi affirmé la Confédération européenne des syndicats, à l’issue de la réunion de son comité exécutif, les 24 et 25 juin 2008, en invitant l’Union européenne (UE) à « changer de cap ».
Il est vrai que les progrès déjà réalisés dans le domaine social par l’UE sont assez peu perçus par les citoyens européens. D’autre part, la variabilité des systèmes de protection sociale, de formation professionnelle, de droits sociaux ou encore de salaire minimum, rend difficile la mise en place de règles communes à l’ensemble des États de l’Union, notamment depuis l’adhésion des pays d’Europe centrale et orientale (PECO).
Pourtant, malgré ces difficultés, la Présidence française de l’UE s’était donné pour objectif de faire de l’année 2008 celle du redémarrage de l’Europe sociale. Et de fait, entre le 1er juillet et le 31 décembre 2008, trois directives ont été adoptées, ainsi qu’une position commune sur un règlement, après une période de quatre ans durant laquelle aucun accord n’avait pu être trouvé sur aucun texte dans ce domaine.
L’Europe sociale est-elle de retour ? Quelles sont les avancées récentes en la matière, et quelles perspectives peut-on envisager ?